Ancien texte matos

Je suis de ceux qui ont une certitude en tête : une bonne photo ne se limite pas à un clic sur le dernier reflex à 10 000€. Une bonne photo, c’est surtout une question de sensibilité, de hasard, de feeling associé à une bonne connaissance de son matériel et des techniques photographiques… Néanmoins avoir du matériel de qualité permet au photographe expérimenté d’augmenter significativement son potentiel artistique et technique.

Personnellement je travaille avec des boitiers reflex Nikon. Entre Canon et Nikon, c’est la plupart du temps une question de sensibilité, de fidélité envers l’une ou l’autre, les deux marques offrant du très bon matériel aussi bien dans la gamme professionnelle que pour les gammes visant un plus large public. C’est un choix surtout lié à l’ergonomie sans faille de leurs appareils… Les boutons d’accès aux réglages tombent naturellement sous les doigts et les changement sont possibles en un clignement d’œil, ce qui, dans la photo lifestyle (où le naturel et la spontanéité sont les maitres mots), est une nécessité absolue. Mais relativisons, entre Canon et Nikon, c’est la plupart du temps une question de sensibilité, de fidélité envers l’une ou l’autre, les deux marques offrant du très bon matériel aussi bien dans la gamme professionnelle que pour les gammes plus accessibles .

Du coté des objectifs (les cailloux comme on dit dans notre métier), les deux marques se différencie surtout par les politiques des deux constructeurs, Canon favorisant les focales fixes (d’une qualité enviée par les Nikonistes) et Nikon favorisant les zooms (évidemment enviés par les Canonistes, je pense notamment au 70-200 f2.8 qui est la rolls) et certaines focales fixes à très grande ouverture et au piqué exceptionnel (f1.4). A coté de ces deux marques, certains constructeur indépendants (Zeiss, Sigma, Voigtländer pour ne citer qu’eux) se sont lancés dans l’aventure depuis 30 ans, certains proposant parfois des objectifs très intéressants autant en terme qualitatif qu’en terme budgétaire (Zeiss est par exemple connu pour ses focales fixes à la qualité hors norme mais elles sont entièrement manuelles (pas de mise au point auto possible, ce qui est plus que problématique en lifestyle puisque l’on cherche à saisir une expression un geste à la volée). Un objectif tourne en général entre 1000 et 3000€ dans les gammes pro, cela peut aller jusqu’à 5000 ou 10 000€ pour de très longues focales hyper lumineuses utilisées essentiellement par les photographes animaliers et sportifs). Personnellement, j’utilise des objectifs pro Nikon et pro Sigma (gamme EX) uniquement.

Mon sac photo est composé de :

Deux boitiers D700 :

Ils associent le fabuleux capteur du D3 et la portabilité du D300S. C’est un capteur plein format (ou full frame) que l’on retrouve sur ces boitiers pro, ce qui signifie que la taille du capteur numérique est la même que celle des films argentiques 24×36. Résultats : une sensibilité à couper le souffle (des clichés à 6400 iso parfaitement exploitables). Pour faire simple, plus la surface du capteur est grande, plus elle va pouvoir capter de lumière, et donc plus on va pouvoir récupérer d’information dans des lieux de prise de vue sombres (ex : les églises ou en soirée), le mieux étant d’associer ce genre de boitier pro à des objectifs hauts de gamme très lumineux. Sur ce type de capteur , les objectifs gardent leur rapport de focale 1:1 (un objectif 50mm reste un 50mm sur un capteur plein format alors qu’il devient un 75mm sur les reflex à capteur APS-C (capteur plus petit).



L’objectif est aussi important que le boitier, si ce n’est plus. C’est lui qui fait l’image, qui lui donne son piqué et ses caractéristiques optiques (luminosité, focale ). Pas de secret : plus l’objectif est lumineux, plus il va permettre au photographe de descendre en luminosité ambiante et de jouer sur des effets de flous/netteté. Mon parc d’objectif est composé à la fois de zooms et de focales fixes pro que j’utilise et que je choisis selon la situation et de ce que j’ai envie d’avoir comme résultat).

Nikon 70-200mm f/2.8G ED VR II

LA ROLLS des télé 70-200mm toute marque confondue. Un piqué superlatif à toutes les focales et à toutes les ouvertures, un construction et une finition hors norme. Idéal pour du portrait à distance ou pour laisser respirer le modèle.

Nikon 24-70mm f/2.8G ED AF-S



Nikon 35mm f/1.4G AF-S



Sigma 50mm f/1.4 Ex

Cet objectif est simplement fabuleux et bien meilleur de mon point de vue que le 50mm f1.4 de chez Nikon (qui est d’ailleurs un peu moins cher). Il est de toutes les sorties et séances photo. Il permet sur le D700 d’avoir une vue dite « naturelle » (une focale de 50mm étant proche de la vision de l’œil humain). Sur capteur APS-C il se transforme en 75mm, peu utile je trouve car il cherche alors sa place : trop long pour avoir une vision générale et trop court pour avoir de jolis portraits (on associe souvent la focale minimum de 85mm au portrait). Grâce à sa très grande ouverture (f1.4), c’est un véritable aspirateur à lumière dans les lieux de prise de vue sombres et se permet des effets de flou/netteté superbes grâce à cette même ouverture et à ses 9 lamelles qui lui donnent ce bokeh si « crémeux » (seul le légendaire « plannar » 50mm 1.4 de chez Zeiss le surpasse de ce point de vue là).

Nikon 50mm f1.8

Pourquoi deux 50mm me demanderez-vous ? Pour deux raisons que je m’en vais de suite vous exposer :

Sigma EX 50mm f1.4 à gauche Nikkor 50mm f1.8 à droite

Il faut savoir que le 50mm est l’objectif que j’utilise le plus en reportage. En cas d’incident ou de défaillance avec le sigma, la séance tombe à l’eau. Il me faut donc un autre 50mm de secours, de bonne qualité et si possible moins volumineux et plus léger que le sigma (cf photo ci-dessous).

Lors de gros déplacements, ou déplacement à « risque » c’est le seul 50mm que j’emmène à cause de son poid, sa taille mais également pour son prix modique qui me permet de ne pas pleurer toutes les larmes de mon corps si il venait à tomber ou être volé
.

Nikkor 85mm f1.8

Un vieil objectif Nikkor (Nikkor = Nikon) qui date de l’ère argentique et qui fait encore des merveilles. Couplé au D700, il tient ses 85mm (focale de portrait par excellence) et les images qui en sortent ont un piqué hallucinant. Couplé au D90, on approche les 130mm (85mm x1.5) tout en gardant son ouverture de f1.8… Un rêve ! A 130mm, les portraits sont sublimes. Il est presque tout le temps monté sur mon D90. Il sera changé quand cela sera possible par le Nikon 85mm 1.4G ou mieux le dernier Sigma EX 85mm f1.4 qui est une véritable bombe (de la même série que mon 50mm f1.4)


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Le Post-traitement photographique

Nous passons donc au matériel de post-traitement et développement qui est, pour moi, une partie aussi importante que la prise de vue mais je vais faire une petite parenthèse sur ce qu’est le « traitement photo ».

Quand j’explique mon travail aux non initiés et que j’aborde la partie traitement, cela provoque parfois des interrogations. J’entends quelques fois les gens me dire « dommage que ce soit des photos retouchées, moi ce que j’apprécie ce sont les photos naturelles». Alors évidemment je ne peux m’empêcher de leur demander ce qu’ils entendent par « photo retouchée ». Leur définition est très souvent vague on en vient le plus souvent à l’exemple du magazine de mode affichant en couverture des mannequins « TOTALEMENT refaits sur Photoshop […] » Il ne faut pas confondre « retouche » et « traitement ». La retouche consiste à modifier le sujet, à tricher sur le contenu de l’image alors que le traitement consiste à modifier les caractéristiques photographiques d’une image (contraste, netteté, saturation des couleurs etc…). J’ai l’habitude d’utiliser cette petite analogie : « Une photo non traitée, c’est comme une pierre précieuse non taillée : le potentiel est là mais on ne la présente pas sous son meilleur jour ! » Une photo sortant directement de l’appareil est souvent fade (même sur un reflex pro), manquant de « peps ». Cela est dut à la technologie des capteurs numériques. Le film argentique réagit d’une façon beaucoup moins linéaire car il a une dynamique bien différente du numérique (ce qui explique que beaucoup de photographe aime l’aspect esthétique du film). En numérique, il faut faire ressortir certaines couleurs ( en jouant sur les teinte, la saturation) modifier localement le contraste, l’exposition, la luminosité mais tous ces réglages doivent être au service de ce que l’on veut faire passer, au service d’une ambiance que l’on veut donner… Les effets pour des effets, cela n’a pas beaucoup de sens sauf à Hollywood.

Un logiciel comme Photoshop permet de TOUT faire graphiquement parlant, pour peu que l’on connaisse son fonctionnement (ce qui peut prendre des années) et que l’on sache surtout où on veut aller. Le risque avec les logiciels aux possibilités créatives infinies, c’est de se perdre si l’on n’a pas déjà planifié mentalement les étapes menant au résultat désiré. Des logiciels comme Photoshop, il y en a quelques uns sur le marché (et même gratuit tel « GIMP »). On les retrouve dans énormément de secteur : les designers automobiles, les architectes, les peintres, les graphistes/webdesigners, les publicitaires et bien sur les photographes. Photoshop, ce n’est pas un bouton magique qui rend une photo « toute moche » en photo «toute belle». Photoshop, c’est un simple outil : si il est mis entre les mains d’un artiste, il en résultera une œuvre d’art; si il est mis entre les mains d’un enfant de 2 ans, il en résultera… un travail à la hauteur des capacités de l’enfant 😉 !

Autant être clair et vous mettre en garde (et là je ne me ferai surement pas que des amis ;-)) :

Un photographe pro équipé en numérique qui dénigre le post traitement en mettant en avant son coté « puriste » est dans la majorité des cas un photographe qui n’a jamais essayé de traiter ses photos, qui ne maitrise pas l’outil informatique, les logiciels ou qui n’a tout simplement (honteusement ?) pas ENVIE de prendre le temps nécessaire pour rendre un travail finalisé sous la fausse bonne excuse du purisme !

Chez les photographes, dont je fais parti, qui ont incorporé le post traitement dans leur chaine de production normale, il est admis que le temps passé sur le post traitement est en moyenne trois fois plus important que le temps consacré à la prise de vue… Pour faire simple, une séance famille de 2h, c’est 6h de travail derrière sur les photos, soit une bonne journée pour traiter les photos et les mettre en ligne. Vous comprendrez donc qu’il y ait dans le post traitement de quoi faire grogner les plus prolifiques… Alors « oui » le compromis pour s’en sortir financièrement entre nombre de séance / temps de post traitement est nécessaire… mais le devoir qualitatif du professionnel l’est tout autant !

Notez que ma remarque n’est pas destinée aux photographes «de loisir » qui n’ont souvent pas les moyens et pas forcement l’envie de se lancer à l’assaut des usines à gaz que sont les logiciels de traitement graphique. En revanche lorsque l’on est dans le cadre d’une prestation rémunérée, le client est en droit d’attendre un résultat en adéquation avec les tarifs pratiqués et surtout en droit d’attendre que l’on ne se moque pas de lui !

Du temps de l’argentique, le post-traitement, plutôt nommé « développement » en argentique, était déjà d’actualité chez les photographes professionnels mais demandait d’investir dans un local qui servait de chambre noire. Il s’agissait de choisir ses révélateurs, ses fixateurs, la durée des bains, d’utiliser des produits additionnels pour donner tel ou tel rendu à une photo. Aujourd’hui, à l’ère du numérique, tout se passe sur outil informatique. C’est un gain de temps mais aussi de place ! En revanche, si vous vous attendiez à faire des économies, n’y pensez pas. Si cette économie est effective à la prise de vue (même si les reflex et objectifs pros coutent très cher, il n’y a plus de pellicule à acheter et à développer), le cout financier est plus élevé dans du matériel numérique. Traiter des images en très haute résolution exige du matériel performant, des logiciels couteux développés par et/ou pour des photographes mais en contre partie, le tout tient facilement sur un bureau…

Mon espace de travail : Un machine puissante, deux écran 22 ‘’calibrés grâce à une sonde de calibration pro et disposé à 90° par rapport à la fenêtre pour éviter les reflets, une petite palette graphique pour du travail de précision et…. de la bonne musique. Bref un espace cosy qui me correspond, où je me sens bien et où ce qui me permet de passer des heures et des heures sur vos photos.

Le principal intérêt de l’informatique est de pouvoir expérimenter, de tâtonner, de revenir sur une décision prise en cours de traitement, d’enregistrer des « modes opératoires » personnels dont on aime le rendu et de les appliquer à une série de photo assez simplement. Les options artistiques sont démultipliées voir infinies pour le photographe. Il ne faut pas oublier que si les opérations sont facilitées par l’outil informatique, apprendre à se servir des logiciels au maximum de leurs capacités demande un effort conséquent, un investissement en temps et surtout une grosse dose de passion pour le sujet, les logiciels pro comme Photoshop étant des, véritables usines à gaz que le néophyte fuira en général des les premières minutes.

En ce qui concerne le matériel informatique et pour les plus techniciens, je travaille sur une station ACER M5800 basée sur :

– un processeur Intel quadcore i9800

– 8Go de RAM en DDR3

– 3 Terra octet de disques durs externes pour le stockage des photos/vidéos (2 disques LaCie de 1To et 2 disques de 500Go Western digital)

Les deux écran sont calibrés grace à une sonde colorimétrique X-rite Eye-one display 2. La calibration des écrans est une étape PRIMORDIALE !. En effet, les constructeurs livrent souvent des écran réglés en usine de manière à ce que tout puisse flatter l’oeil : Les couleur, les contrastes… sauf que rien n’est naturel et que les couleurs ne reflettent en aucun cas la réalité. Et lorsqu’on lance une impression (sur une imprimante calibrée également), et bien on se retrouve bien souvent avec une image qui ne correspond en rien à ce qui était affiché sur l’écran… Post traiter des photos sur écran non calibré revient purement et simplement à travailler à l’aveugle !!

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