La photographie de grossesse

Celle-ci peut se rapprocher de prime abord d’une séance couple mais si on les distingue, c’est qu’on y trouve des différences, et pas des moindres ! Bien sûr, le petit ventre rond est présent, c’est même l’élément qui saute tout de suite aux yeux mais une grossesse, ce n’est pas qu’un changement physique. Ceux qui connaissent un peu mon travail savent que je suis attaché à tout ce qui se passe entre les évidences pendant mes séances, aux petites failles qui sont gage de véracité. L’attente d’un heureux événement peut s’accompagner d’euphorie et d’un bonheur non dissimulé, mais parfois aussi de stress lié aux préparatifs qui trainent, d’angoisses liées à l’accouchement à proprement parlé, de douleurs et de fatigue car une séance se fait durant les deux derniers mois de la grossesse. Ces petits moments de fragilité qui provoquent bien souvent des gestes tendres des compagnons font aussi partie d’une séance et ils doivent figurer à minima dans la sélection du photographe qui doit témoigner de cette réalité, la mettre en valeur mais jamais la travestir ni la dramatiser. Durant cette séance, le reportage côtoiera le portrait.

Toutes les grossesses ne sont donc pas vécues de la même façon par les futurs parents et en particulier par la maman, au photographe donc de s’adapter et de prendre en compte la singularité de chaque couple. Ce qui est en revanche commun à tous les futurs parents souhaitant faire ce type de séance, c’est leur attachement à garder un souvenir de cette période, quelque soit la manière dont ils la vivent, pour eux mais aussi pour leur futur petit bout. En ça, le travail de photographe se rapproche de celui du biographe, à la différence près que notre écriture est purement esthétique. N’oubliez pas que le choix du photographe, à faire en fonction de sa propre sensibilité, ne doit pas être pris à la légère car si une séance couple dont le résultat ne vous a pas convenu peut se refaire à n’importe quel moment, le laps de temps pour réaliser une nouvelle séance avec un autre artisan va s’en trouver limité, d’autant plus si le délai de traitement des photos repousse la livraison du résultat à une date proche du terme…

La photographie de nouveau né / bébé

Lorsque j’ai commencé ce métier en 2011, les séances famille et les séances couple m’attiraient tout autant que les mariages mais je dois avouer que je ne me sentais pas à l’aise et surtout je ne me sentais pas légitime à faire de la photographie de nouveaux nés, peut-être surement par peur et par méconnaissance de ces petits bouts dont je pensais la manipulation obligatoire (quelle bêtise…), manipulation qui m’était totalement inconnue. Je m’étais aussi persuadé qu’il fallait une sensibilité de femme pour photographier des nouveaux nés, porter un regard maternel lors de sa prise de vue… Cette idée, absurde on peut le dire aujourd’hui mais à laquelle j’adhérais, m’était surement venu à l’esprit parce que l’écrasante majorité des photographes faisant des photos de nouveaux nés que je connaissais à l’époque étaient des femmes, et dont pourtant, la photographie de type packshot (photo d’objet/produit) pour beaucoup, ne me parlait pas vraiment. Si cette mode au tout départ démocratisée à l’extrème par Anne Gedes, a du permettre aux commerçants de paniers en osier, de plaids en laine et de bonnets en forme d’animaux en tout genre d’arrondir leur chiffre d’affaire, il y avait pour moi un manque cruel d’interaction, de sentiments dans cette photographie là. N’allez pas y voir une critique, il en faut pour tous les goûts, et cela tombe bien, tous les goûts sont dans la nature mais ce n’était clairement pas vers ce type d’images je voulais aller. J’essaie toujours de garder au centre de mon travail l’Humain, au sens interactif du terme, et la seule discipline qui permet cela, qui met en avant les émotions et les échange avec véracité reste la photographie de reportage.

Si vous hésitez encore sur le type de séance que vous souhaitez, mettez-vous une seconde à la place de votre petit bout lorsqu’il aura lui même l’âge d’être parent ou grand parent. Quelle photo chérira-t’il, quelle sera celle qu’il aura envie de montrer et transmettre à ses propres enfants, petits-enfants ? Celle sur laquelle il posait endormi avec son bonnet croco-requin-renard (liste non exhaustive) emmitouflé dans son plaid lavé avec Mirlaine ? ou celle pleine de vie sur laquelle ses parents posaient un regard empli d’amour sur ce petit être qu’ils avaient désiré et qu’ils avaient aujourd’hui dans les bras ? Je vous laisse trouver votre réponse, personnellement j’ai la mienne.

Le reportage naissance

En tant que photographe, nous avons tendance à mettre sur un piédestal le reportage mariage. Il est vrai que c’est un jour chargé en émotions, en retrouvailles et qui permet la création de souvenirs communs avec les gens qu’on aime, qu’ils soient photographiés ou non d’ailleurs. Ce sont ces belles promesses qui m’ont motivé à faire de cette discipline mon métier en 2011 et qui me comblent encore aujourd’hui. Si je ne me sentais pas à l’aise avec les séances nouveaux nés lorsque j’ai débuté, comme je l’expliquais quelques lignes plus haut, il y avait pourtant quelque chose qui m’attirait et que je voulais réaliser , malgré la peur, les difficultés et les contraintes que j’allais rencontrer, car c’était pour moi, et ça l’est encore aujourd’hui, l’accomplissement ultime pour celui qui recherche l’Émotion dans son état le plus pur à travers la photographie… : Je voulais réaliser un reportage naissance.

Qu’y a t’il de plus beau dans une existence que ce moment où l’on rencontre celui qui va compter plus que sa propre vie à l’instant où il va pousser son premier cri. Si à l’époque cette question pouvait encore se poser, aujourd’hui, étant moi même devenu papa (c’est avec de jolis cernes que je vous écris cet article :)), je peux y répondre avec certitude : Rien n’a et n’aura jamais d’équivalent sur le plan émotionnel. Avoir des photos de ce moment unique n’a donc pas de prix.
Je ne cache pas qu’il est difficile pour un homme de convaincre qu’il peut être la bonne personne, celui à qui on peut confier le rôle de témoin privilégié en qui on doit pouvoir avoir un confiance aveugle, et on comprend bien pourquoi… Pourtant, parce que je suis un homme et parce qu’il m’est plus difficile d’avoir une totale confiance de la part de mes clients, je me dois d’être encore plus attentif à respecter l’intimité du moment et l’équipe médicale par ma discrétion, l’intimité de la Maman en cherchant toujours un placement et un cadrage bienveillant et respectueux. Et pour les futures mamans qui douteraient encore qu’un homme puisse convenir, combien d’entre vous mesdames finissent par choisir un homme en tant que gynécologue car vous les avez trouvez plus doux et plus respectueux que leurs consoeurs ? Parce que nous ne sommes pas de prime abord les « mieux placés », nous avons un devoir d’autant plus grand pour vous préserver et vous permettre de profiter de ce moment à chaque fois magique et unique . Encore une fois, le maitre mot et l’idée qui l’accompagne est la bienveillance.

Après une longue attente, le 6 mai 2015 à 8h45 du matin, j’étais en chemin pour mon premier reportage naissance dont voici un court extrait.